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Attache tes lacets, roadtrip pictural et félin

Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?

Attache Tes Lacets :
Je m’appelle Leïla, j’ai 32 ans. Je suis passionnée par les lieux abandonnés depuis mes 15 ans. J’ai commencé à traîner parce que j’aime bien fouiller, découvrir, pour l’adrénaline, le fait d’aller dans des endroits interdits.
J’apprécie aussi la solitude, le silence de ces lieux, leur histoire. Esthétiquement, les graffs, le côté vieilles machines, la rouille, la nature qui reprend ses droits, le chaos me touchent aussi. Je fais des photos sous le nom « Attache Tes Lacets» lors de ces vadrouilles afin d’en conserver des souvenirs.
J’aime de façon inconditionnelle les chats, plus que les humains. À vrai dire, je pourrais vivre sans humains mais pas sans chats.
J’ai toujours voulu me mettre au gueuta mais j’ai jamais trouvé de blaze. J’ai eu la révélation cette année et donc c’est parti. Je vais tagguer, seule, pendant plusieurs heures chaque nuit pendant des périodes, je ne fais que du tag, « du sale », des punitions. J’ai mis le doigt dans l’engrenage, ça faisait longtemps que ça me pendait au nez. Je suis addicte et déterminée.

Persu : Je suis Francis Persu, j’ai 42 ans. J’ai découvert le graff avec les autres disciplines du Hip Hop en 1991 en étant interpellé par les graffs des old timers de ma ville, puis j’ai définitivement sombré du côté obscur à cause du premier album des Suprême NTM, de leurs apparitions télé avec Mode 2 et aussi d’un article dans Métal Hurlant sur Bando, les BBC, le terrain de Stalingrad.
J’ai donc commencé à peindre à la spray avec mon ami de toujours Skey, au début on allait dans des usines abandonnées, puis quand on a décidé qu’on avait un niveau correct, on a commencé à en faire dans la rue, sur les voies, puis sur les trains, partout.
J’ai vécu en Bourgogne, à Paris et désormais à Nantes. Je peins de façon continue et intense, enchaînant commandes commerciales pour subvenir à mes besoins, et vandale, terrains et lieux abandonnés pendant mes temps libres. J’ai toujours aimé les lieux abandonnés, les murs vierges avec du caractère, et j’en fais encore plus depuis que j’ai rencontré Leïla. Si dans les terrains je fais de la couleur, m’adapte aux thèmes ou aux couleurs de mes potes (enfin, plus ou moins…), en terrain vierge je fais essentiellement du chrome, cuivre ou doré. Je définis mes pièces comme du « dirty wild freestyle », c’est à dire du wild style ultra spontané, pas de retouches, remplissage à l’arrache, du premier jet quoi.
Comme Leïla j’adore les chats depuis que je suis né, eux aussi aiment traîner dans les coins chelous et faire uniquement ce qu’ils veulent.

Quand on trouve un spot, j’essaie de trouver le ou les murs que je vais peindre assez rapidement, puis je fais mes graffs, assez rapidement également, pendant qu’elle fait le tour des lieux et le photographie.

Persu

Comment vous êtes vous connus ? Et comment en êtes vous arrivé à ‘travailler’ ensemble ?

ATL : Parmi d’autres graffeurs nantais, Persu faisait partie de ceux dont j’appréciais particulièrement le taff.
Nous nous sommes connus par le biais d’un ami en commun. Quand j’ai appris qu’il avait perdu son chat, je lui ai proposé de m’accompagner lors d’une vadrouille, afin de se changer les idées.
On s’est bien entendu, il est pas chiant et m’a pas cassé le crâne. Nos passions communes nous ont rapproché. À contrario de bien d’autres graffeurs, j’aime la manière dont il investit les spots en s’adaptant à l’ambiance des lieux, la texture des murs et leur configuration.

Persu : En effet. Perso j’avais déjà remarqué qu’elle postait des photos des graffs de Nantes sur le net et qu’elle connaissait tous les spots connus plus d’autres que je n’avais jamais vus. Ça m’interpelle toujours quand des gens se passionnent pour le graffiti et se motivent à se bouger pour les trouver alors qu’ils n’en font pas. Son côté aventurière, sa volonté de ne pas se mêler aux gens (graffeurs et en général) m’ont plu, ayant moi même un tempérament d’introverti solitaire.
Nous avons bougé ensemble une première fois, on a trouvé de beaux spots, ça nous a donné envie de remettre ça. Le courant passant bien, c’est ce qu’on a fait.
Quand on trouve un spot, j’essaie de trouver le ou les murs que je vais peindre assez rapidement, puis je fais mes graffs, assez rapidement également, pendant qu’elle fait le tour des lieux et le photographie. Malgré ma rapidité, elle se retrouve quand même souvent à devoir m’attendre, du coup elle s’est mise aussi à me prendre en photo « in action ». Voilà, c’est un peu comme ça que ça s’est fait, sans que ce soit calculé ou planifié.


A part vos passions communes pour le graffiti, les voyages, les chats, l’exploration et la photo, il y a d’autres choses à savoir sur vous et votre façon de fonctionner en binôme ?

ATL : Pendant 4 ans j’ai fait tout (sauf peindre). C’est moi qui conduisais, je repérais les spots (il a moins l’oeil que moi).

Persu : Puis j’ai finalement passé le permis. Et vu mon taux de procrastination, c’était pas gagné d’avance, d’autant que je l’avais loupé 4 fois 15 ans auparavant. Ça m’a pris 2 ans mais je l’ai eu.
Nos tempéraments sont semblables pour certains trucs mais aussi très opposés pour d’autres, ce qui fait qu’en définitive on se complète bien.


Comment vous choisissez vos destinations de voyage ? Y a t-il quelque chose de planifié ou les déplacements se font en fonction des opportunités et des rencontres ?

ATL : En grosse majorité c’est freestyle ; on se décide la veille pour un endroit, puis on rôde sur place en ouvrant l’oeil. Des fois on galère à trouver des endroits, ce qui fait qu’on fait énormément de kilomètres. On a souvent des fausses joies, des lieux qui ont l’air abandonnés mais qui ne le sont pas, des alarmes, des accès trop difficiles… C’est ce qui fait le charme du truc, c’est plus gratifiant que si on nous avait donné l’adresse et l’accès sur un plateau. Cela dit ça nous arrive parfois quand même, on va pas cracher dans la soupe, mais c’est vraiment pas souvent.
La Sicile par exemple était un rêve depuis des années, on y a passé tout l’été dernier, et on compte bien y retourner. À part 2 villages abandonnés qu’on avait repérés sur internet, tout a été trouvé au pif. Des villages abandonnés, on en a trouvé 12 ! Beaucoup de ruines, des villas, des manoirs, des usines, des trash trains, des bateaux, un HP… On s’est gavé. On n’a quasiment pas fait de tourisme, à part l’Etna, Pompéi et 2 musées de la torture.


C’est quoi la journée type des baroudeurs/explorateurs à la recherche d’un plan ?

ATL : On fait du camping sauvage en toile de tente. On trouve des endroits calmes et isolés de la civilisation, la plupart du temps c’est dans des bois ou des champs. Là-bas y’a plein de rivières asséchées, ça fait des spots potentiels aussi.

Persu : 6h réveil, ptit dèj’, rangement du campement (on met un point d’honneur à laisser zéro trace) puis c’est parti : voiture, zonage, trouvage, peintage.

ATL : Quand on croise des chats, on s’arrête pour essayer de les approcher. La plupart du temps ils sont craintifs, mais quand ce sont des chats errants, ils ont faim, donc vu que nous on a toujours des croquettes dans la voiture, on les nourrit et ils se laissent caresser. On les photographie et les filme. On fait pareil pour les chevaux, les chiens, mais bon, les chats c’est quand même eux qu’on préfère. Quand on roule, on compte les points à chaque fois que l’un de nous en voit un.

Persu : Je ne gagne jamais, franchement je sais pas comment elle fait.

ATL : On fait que ça de la journée, bon, parfois on fait des pauses plage pour aller se baigner quand il fait trop chaud, ça dure au max une demie heure.

Persu : On fait aussi des pauses glace.
En fin d’après-midi, on commence à rechercher un spot discret pour camper, puis quand c’est fait, on plante la tente, on mange et vers 21 heures, dodo.

ATL : Selon le nombre de trouvailles et de graffs peints, y’a des jours où on n’avance que de quelques kilomètres.


Votre meilleure rencontre (humaine et féline) lors de vos expéditions ?

Persu : Forest ! On roulait dans un bois à la recherche d’un endroit pour planter la tente quand de manière subliminale j’aperçois un chat en lisière. Je dis à Leïla ; « j’ai vu un chat j’crois ». On recule, en effet, y’a un petit chat qui miaule, posé sur une butte de terre. On s’arrête, il vient direct sur nous. Derrière la butte de terre y’a un chemin, on se dit que c’est parfait pour se poser, en plus y’a la place pour mettre la voiture avant la butte et elle sera pas trop cramée de la route. Le chat est affamé, il plie un paquet de croquettes entier, puis vient se frotter à nous en ronronnant, un vrai pot de colle ! C’est une femelle. Elle rentre dans la tente et dort avec nous. Le lendemain on se demande que faire. Leïla a déjà 3 chats, qui sont de vraies tornades, moi j’en ai déjà une, vieille, qui ne va pas apprécier la compagnie d’une nouvelle. On ne veut pas l’amener à la SPA, ils les font piquer au bout de quelques jours quand personne ne les adopte. On regarde sur le net et on voit qu’il y a un gîte qui recueille les chats à une trentaine de kilomètres. On l’amène là-bas, ils la prennent.
6 mois plus tard, ma chatte décède. 3 mois après on rappelle le gîte, elle est toujours là, elle s’ennuie et déprime. On y retourne et je l’adopte. On l’appelle Forest.

ATL : En Sicile, au bord d’une route on tombe sur une chatte tricolore, extrêmement maigre, qui miaule très fort. On lui donne à manger, on la prend dans nos bras, elle se laisse faire et ronronne. J’ai le coup de foudre… Elle a des chatons qu’on entend jouer et miauler de l’autre côté d’une barrière. Cette chatte a un humain, un fermier. Manifestement il ne la nourrit pas beaucoup… On a quand même hésité à l’embarquer avec nous… En tout cas, l’adresse est notée et lors de notre prochaine expédition en Sicile, on ira voir si elle est toujours là. Et là on verra bien !
Le premier jour en Sicile, après avoir caressé notre premier chat errant, on s’est embourbés dans un petit chemin de terre, alors qu’on cherchait un endroit où camper. On est allé voir les maisons les plus proches et on est tombé sur un petite mamie à son balcon qui est descendue pour nous aider à passer des coups de fil (vu que nous on parle pas trop italien). On arrivait peu à se comprendre mais son dévouement pour nous aider nous a touchés. On a compris que son mari était au lit, malade. Les policiers puis un dépanneur nous ont sorti de cette affaire et on a pu repartir, passé minuit. 30 jours plus tard, alors qu’on se dirigeait vers le Ferry pour repartir de Sicile, on s’est retrouvé sans le faire exprès sur cette même route. La mamie était toujours là, à son balcon. (Le papi toujours au lit)… On lui a fait coucou, elle nous a reconnus et nous et avons discuté de notre voyage. Plus loin, le petit chat errant du premier jour était posté sur son mur lui aussi. La boucle était bouclée, on pouvait repartir !

La pire ?

ATL : À Nantes, on est monté sur un bac, un bateau abandonné au bord de la Loire. Persu et un pote y ont peint. Avec les courants, le bateau s’est éloigné du bord. Il était attaché à une corde. On attend que les courants le rapprochent du mur puis on commence à remonter. Sauf que les courants l’ont éloigné du mur de nouveau ! Persu et son pote avaient réussi à remonter mais moi j’ai pas eu le temps. (Merci la galanterie les gars, au passage). J’ai du rester seule sur ce bateau pendant 30 bonnes minutes infinies avant qu’il revienne près du mur ! N’aimant pas du tout le vide et l’eau, j’étais vraiment pas bien ! Et ces 2 abrutis qui étaient posés sur le mur à se marrer !

Persu : En Sicile on s’est fait 2 frayeurs coup sur coup. On passe à côté d’un champ qui a pris feu (ça arrive souvent là-bas). On roulait sur une petite route de montagne, on suivait tranquillement le GPS. Je roulais pas vite à cause de tous les virages et de l’aspect chaotique de la route. Soudain je me mets à freiner, puis je pile d’un seul coup : la route était défoncée, y’avait un trou d’au moins un mètre ! Si on tombait dedans c’était baisé. Après ce trou la route était complètement cabossée sur des centaines de mètres. Sûrement un séisme ou un truc dans le genre… En tout cas, aucun panneau pour nous l’indiquer ! Bref, on fait donc demi-tour comme on peut, puis on repart. On arrive au niveau du champ en feu, sauf que en fait le feu a bien brûlé tout le champ et commence à déborder sur la route ! Le trou ou le feu, on fait quoi ? On est donc passé juste à côté des flammes, ultra flippé… Tout va bien, on a rien eu.

ATL : À Naples, une ville qu’on a trouvée vachement ghetto, limite « ambiance malsaine » (c’est notre ressenti personnel, des amis nous ont dit que c’était une super ville, on les croit, mais nous on a pas super kiffé), on était dans une petite baraque abandonnée, grande ouverte, dans une rue à l’entré de la ville. Persu était en train de peindre dans la pièce du fond, moi j’avais déjà fini mes tofs, j’étais au téléphone. Soudain un gars arrive de nulle part, me chope violemment le bras pour me jeter dehors, tout en me gueulant dessus en italien. Il est menaçant. Probablement le propriétaire. J’essaie de lui faire comprendre que je suis juste là pour des photos et l’attire vers la sortie. Il referme la porte avec un cadenas et continue de m’engueuler. Je me dirige vers la voiture pour lui faire croire que je m’en vais. Il me surveille. Je pars dans une ruelle proche, et c’est à mon tour de le surveiller. J’appelle Persu pour lui dire d’arrêter de peindre et de sortir au plus vite (de sa pièce il peut sortir par une fenêtre qui donne sur la rue). Cet abruti ne sent pas vibrer son téléphone… Finalement le gars se barre sans aller voir dans les autres pièces. je vais à la fenêtre ; Persu est tranquillement en train de photographier son graff qu’il vient de finir, il n’a absolument rien calculé depuis le début. Heureusement que le proprio n’est pas allé voir dans le reste de la baraque, et heureusement qu’il y avait encore cette fenêtre pour sortir !

Nous on aime tous les 2 le graff et les lieux abandonnés. On cautionne le squat, vivre en marge, le système D, la récup, tout ça, et on se dit que ces lieux doivent continuer à vivre d’une façon ou d’une autre.

Attache tes lacets

J’ai lu dans une interview que vous avez une vision antagonique de celle des gens qui font de l’urbex (sans peindre), et que ça pouvait parfois poser des problèmes.
Ca me fait penser à ce qui se passait il y a quelques années dans les catacombes parisiennes avec les FC qui s’embrouillaient avec d’autres cataphiles pour les mêmes raisons. Finalement faut-il préserver ou décorer les lieux abandonnés ? ou les deux ne sont pas incompatibles ?

ATL : Nous on aime tous les 2 le graff et les lieux abandonnés. On cautionne le squat, vivre en marge, le système D, la récup, tout ça, et on se dit que ces lieux doivent continuer à vivre d’une façon ou d’une autre. Les « urbex » ne pensent qu’à leur gueule, il ne faut pas toucher à « leurs » lieux abandonnés, ils gueulent contre les tagueurs, les gitans, les sdf, à les écouter y’a qu’eux qui auraient le droit d’aller visiter des lieux abandonnés, en prétextant le « respect ».

Persu : Oui, on les emmerde. Moi je peins dans les lieux abandonnés, si les propriétaires ne veulent pas, ils ont qu’à en empêcher l’accès. Nous on rentre que quand y’a une faille, on force pas l’entrée, si on est passé par là, c’est que c’était déjà ouvert. Après, bien sûr, quand c’est classé, historique ou artistique, je peins pas. Je l’ai déjà fait, c’est vrai, mais ça m’a souvent fait culpabiliser après coup, donc maintenant je fais plus attention où je peins. Mais bon, si c’est pas fermé, ben c’est qu’au fond le proprio n’en a pas grand chose à foutre. Un grillage ou un cadenas ça coûte pas cher.

L’objectif c’est principalement d’avoir assez de sous pour payer mon loyer, remplir le frigo et pouvoir aller graffer et vadrouiller avec Leïla pendant mes temps libres. J’essaie pas de percer dans le milieu de l’art et des galeries, ce sont des milieux qui ne m’intéressent pas

Persu

Est ce que vous arrivez à vivre de vos passions respectives ? Est ce un objectif ou pas du tout ?

Persu : Moi oui, enfin, je survis, je ne vois jamais plus loin qu’un mois ou 2 en termes de tunes. Je fais des peintures pour des commandes, des plans commerciaux, des ateliers, de l’illu… L’objectif c’est principalement d’avoir assez de sous pour payer mon loyer, remplir le frigo et pouvoir aller graffer et vadrouiller avec Leïla pendant mes temps libres. J’essaie pas de percer dans le milieu de l’art et des galeries, ce sont des milieux qui ne m’intéressent pas, je n’aime pas l’état d’esprit élitiste et égocentrique, je pense que je m’embrouillerais avec tout le monde en 2/2. Trop gentil et trop aigri à la fois pour être compatible !

ATL : Je ne compte pas vivre de la photographie ni me professionnaliser. La photo n’est pas ma passion, c’est la vadrouille que j’aime. Les tofs c’est pour le souvenir. On a quand même des projets de livres, avec des photos des lieux, des graffs, des ambiances, avec des anecdotes pour raconter un peu le contexte, parce que ça nous semble intéressant. On a déjà fait imprimer plusieurs tomes en exemplaires uniques, juste pour nous. Je filme aussi pendant nos vadrouilles et Persu fait des montages vidéos qu’il met sur Youtube, là aussi, c’est surtout pour nous qu’on le fait, mais ça permet aussi à tout le monde de voir à quoi ressemblent tous ces lieux qu’on visite et pas uniquement ses graffs.


Vos influences passées et actuelles ? (Aussi bien pour la photo que pour le graffiti)

ATL : Comme dit juste avant, je m’en fous un peu de la photo, donc je n’ai pas forcément d’influences de ce côté là. Je ne me suis mis à prendre des photos qu’au bout de 8 ans de vadrouilles d’ailleurs. Ce qui m’inspire c’est les lieux et ce qu’ils renvoient.
En graff j’aime bien ce que font les 16S à Nantes, ainsi que Persu, et Shure de Lille. Et Azyle bien sûr.

Persu : Mes sources d’inspiration, en graff les CTK BBC, le graffiti parisien des années 90 en général, le wild style, Spraycan Art, Subway Art, Paris Tonkar, Sabotage, 1Tox et ce que j’ai pu voir dans les différents fanzines graffiti de cette époque. Le style west coast wild style des AWR et TKO… Y’a plein d’autres choses, je suis assez ouvert à plein de trucs différents.
Hors graffiti, Gotlib, Edika, Franquin, Druillet, Mandryka, Moebius…
L’humour débile. Les chats. Le catch. Le Rap underground. Le Bluegrass, le Punk et le Hardcore.

Catch, agriculture, émission de webradio, rap… quelles sont vos activités annexes ? vos autres passions ?

ATL : Je me promène et dors dans la forêt, j’aime observer la nature, je suis passionnée par les volcans, les chats, j’aime la lecture et j’adore les Doc Martens. J’écoute aussi beaucoup de musique, surtout en voiture. Je ne suis pas une geek comme Persu peut l’être avec ses différents centres d’intérêt. Quand j’aime un morceau, je l’écoute en boucle pendant que lui veut tout le temps écouter de nouveaux trucs. Il consomme, je prends le temps d’apprécier !

Persu : J’anime avec Wide et Le Parasite une émission de radio mensuelle sur Prun, une radio nantaise, ça s’appelle Undergouffre, on y passe du rap underground du gouffre.
J’adore le catch, suis passionné par l’Undertaker et m’entraîne dans un petit club de catch, le CCPR, une fois par semaine, sans prétention vu mon âge et vu que je viens seulement de commencer. J’ai fait un premier combat en public cette année et compte en faire d’autres jusqu’à ce que le corps ne suive plus. Je combats masqué sous le nom de El Gato. Je fais aussi partie de la FOCDAMN, c’est un spectacle de « catch de dessin » ; des battles de dessin improvisés en public où chaque dessinateur a un personnage de catcheur et on finit par se foutre sur la gueule, le tout commenté par un présentateur déglingué et sur fond de gros son vénère avec des pom pom girls. J’y peins à la bombe, toujours sous mon masque de El Gato.


Tu te vois où dans 20 ans ?

ATL : Dans 20 jours je sais déjà pas, alors dans 20 ans laisse tomber…
Mais j’espère avec mon matou en mode ermite sur un flanc de l’Etna.

Persu : Dans 20 ans je devrais être soit mort soit clochard… Idéalement dans une cabane dans un coin isolé avec ma chérie et nos chats.

Le monde de la photo et du graffiti dans 20 ans ?

ATL : Franchement j’en sais rien et je m’en fous.

Persu : Dans 20 ans tous les graffeurs seront en tôle, y’aura plus de graffiti, l’art et la liberté d’expression seront interdits et punis de peine de mort, les très riches se vautreront dans le vice et la masse sera formatée et réduite en esclavage. C’est comme ça qu’on va progressivement disparaître pour que la planète puisse ensuite se régénérer.

Et le monde tout court dans 20 ans ?

ATL : On est pas très optimiste quant à l’avenir, quand on voit la dégénérescence ambiante et croissante. Avec un peu de chance un super volcan aura fait irruption et fait disparaître une bonne partie de l’espèce humaine !

Persu : J’entrevois 2 possibilités : le première, le monde sera exactement comme dans Idiocracy. Le seconde, les chats auront pris le pouvoir sur les humains et le monde sera meilleur ! La première solution me paraît hélas beaucoup plus plausible.


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